Louis de Funès Gérard Darmon fait une révélation inattendue

Parmi tous les acteurs comiques des six dernières décennies, émerge incontestablement Louis de Funès. Il se distingue comme une véritable légende dans ce domaine, et il demeure le seul acteur à avoir traversé les époques avec une telle élégance.

Plus de 40 ans après son décès, il continue à susciter le rire, touchant un public allant de 7 à 77 ans, comme si le temps n'avait aucune emprise sur les personnages qu'il incarnait. Au sein de cette liste exhaustive, il est impossible d'omettre sa remarquable performance en tant que Victor Pivert, un homme d'affaires insupportable et raciste, dans le film "Les aventures de Rabbi Jacob". Au cours des scènes mémorables tournées dans l'usine à chewing-gums, Louis de Funès a eu l'occasion de partager l'écran avec un jeune acteur en devenir, Gérard Darmon, alors âgé de 25 ans.

Profondément admiratif envers l'une de ses idoles, le jeune homme a pleinement savouré cette expérience, comme il l'a expliqué il y a quelques mois dans une entrevue accordée à Amuse Bouche : Je désirais observer son processus de travail, son comportement préalable au déclenchement de la scène, sa réaction pendant la prise,  et même son comportement postérieurement à la prise... Je l'ai scruté avec une attention inébranlable, ne le perdant pas des yeux, peu importe où il se trouvait dans la pièce.

Mon objectif était d'absorber tout ce que je pouvais. Pour un jeune acteur, c'était une expérience fascinante. Malgré son admiration, l'acteur qui incarnait l'un des acolytes de Farès avait néanmoins été saisi par une émotion inattendue lorsqu'il s'était retrouvé en présence de ce monument du cinéma.

Il avait perçu en Louis de Funès une certaine sérénité, voire une tristesse, émanant de l'acteur. En effet, il semblait être dans un monde à part, perdu dans ses pensées, fixant parfois le paysage à travers la fenêtre. C'est alors que Claude Oury l'appelait : « Loulou, on y va ». Et immédiatement, il se levait pour rejoindre le tournage.

Il est à noter que, à l'époque, la santé de Louis de Funès était déjà en déclin, et en plus de ses problèmes de santé sérieux, il était aux prises avec des soucis judiciaires, en particulier en lien avec une tentative d'escroquerie dont il avait été la victime.

Toutefois, ces difficultés n'ont nullement empêché le maître de la comédie de composer une nouvelle partition exceptionnelle, sous le regard stupéfait de Gérard Darmon. Cinquante ans plus tard, l'acteur se plaît toujours à relater une anecdote qu'il a partagée avec De Funès sur le tournage, particulièrement lors de cette mémorable scène dans l'usine à chewing-gums. Il a récemment partagé cette histoire sur le plateau de l'émission "Vivement Dimanche", déclarant ainsi :

Il y a eu un incident inattendu entre De Funès et moi alors que nous étions plongés dans la masse de chewing-gum, qui s'est avérée être en réalité de la pâte à crêpe mélangée avec du colorant.

Le processus a duré 15 jours au lieu des deux prévus initialement ! Durant cette période, j'ai partagé cette expérience avec De Funès, et nous étions contraints de nous administrer mutuellement des gouttes oculaires pour apaiser nos yeux.

Déjà légèrement éloigné de ses années de renommée et d'insouciance, Louis de Funès était manifestement dans un état d'esprit plutôt réfléchi et par moments, semblait être "ailleurs" sur le plateau de tournage de "Rabbi Jacob".

Il est toutefois envisageable que cela résulte de son légendaire professionnalisme et de son exigence envers lui-même et envers les autres, ce qui l'aurait poussé à maintenir une concentration inébranlable. Quoi qu'il en soit, pour Gérard Darmon, ces instants demeurent des souvenirs puissants et privilégiés partagés aux côtés de cette icône du cinéma.


 

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